Humpact élargit son périmètre aux données sociales européennes après avoir développé son expertise sur l’emploi français. Focus sur les publications par pays et les efforts à engager pour les sociétés européennes à l’aube d’une nouvelle réglementation en matière d’ESG.
En Europe une transparence de l’information à géométrie variable
2023 doit marquer le début de nouvelles obligations en matière de publication ESG en Europe (CSRD-Corporate Sustainability Reporting Directive). Les échéances semblent être repoussées, pourtant les sociétés européennes doivent entamer une réflexion sur le sujet dont le degré de maturité varie selon les pays.
La NFRD (Non financial reporting Disclosure) a permis de développer les premières obligations de publication en matière ESG. Sortie en 2014, les pays ont eu jusqu’en 2018 pour transposer dans la loi les directives européennes, et visiblement l’effet n’a pas été le même selon les pays.
C’est le constat d’Humpact qui a récolté les données sociales publiées par 500 entreprises européennes cotées parmi les plus importantes (environ 95% de la capitalisation boursière de l’Eurostoxx600) et des différences nettes apparaissent entre les pays.
Le taux général de publication est 51%, et avec un taux moyen de publication de 69% des données en 2020 (19 indicateurs sociaux suivis), les sociétés de la péninsule ibérique apparaissent comme étant les meilleures élèves, suivies de près par la France et l’Italie.
Les mauvais élèves sont les sociétés soumises aux réglementations anglaise ou irlandaise.
Les données sur la parité femmes-hommes sont les plus publiées
Outre les effectifs mondiaux des entreprises qui sont systématiquement publiés, les données sur la part des femmes sont les plus publiées, devant les effectifs par pays. 92% des sociétés publient la part de femmes dans l’entreprise.
Étrangement, en Espagne, le pays le plus transparent, seulement 29% des entreprises ibériques publient la part de femmes au Comex.
D’une manière générale, les sociétés sont beaucoup moins transparentes lorsqu’il s’agit de publier des mesures plus sensibles concernant la parité femmes hommes.
En effet, seules 14% des entreprises ont calculé et publié leurs écarts de salaires femmes hommes. Et cette fois-ci, les sociétés espagnoles sont les plus transparentes avec 29% des sociétés suivant cet indicateur.
Globalement, les données concernant la rémunération des salariés, et plus particulièrement le partage de valeur avec les salariés sont assez peu publiées. En effet, seulement 9% des entreprises déclarent la part de salariés détenant du capital et 19% publient leur calcul de l’écart de rémunération entre le directeur général et les salariés.
Des problématiques différentes selon les pays
Chaque pays a ses propres spécificités et selon les réglementations en vigueur, des mesures sociales différentes. A titre d’exemple, la France qui a mis en place une obligation légale d’emploi de personnes en situation de handicap voit 61% de ses sociétés publier leur taux d’emploi de personnes en situation de handicap contre 26% pour la moyenne européenne.
La France également est un des seuls pays à juger importante la mesure de l’absentéisme puisque 74% de ses entreprises publient cet indicateur contre 34% pour les sociétés européennes. Les sociétés allemandes (taux de publication général de 55%) qui ont une vraie culture de l’apprentissage ont un niveau de publication du nombre d’apprentis de 53% contre seulement 23% pour les sociétés européennes restantes. Les sociétés cotées britanniques semblent à ce jour moins transparentes et publient peu de données sociales.
Dans cet objectif d’identifier quels sont les pays qui avancent le plus vite, Humpact publiera annuellement les taux de transparence des données sociales par pays .
L’ensemble des résultats pour les données 2020 sont disponibles dans la carte interactive suivante. Le niveau de couleur (du vert au rouge) représente le niveau de publication par pays. Cliquez en haut à droite du graphique pour changer de données sociales et voir les différences de publications entre elles.
Carte interactive sur l’ensemble des données européennes :
Après des études à l’ENS Paris Saclay, il fait ses débuts chez Humpact pour développer la démarche de Scoring et d’audits de fonds.
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