Humpact élargit son périmètre aux données sociales européennes après avoir développé son expertise sur l’emploi français. Focus sur les publications par pays et les efforts à engager pour les sociétés européennes à l’aube d’une nouvelle réglementation en matière d’ESG.
Lancement de la nouvelle offre d’Humpact
Alors qu’une nouvelle directive réglementaire sur le reporting durable des entreprises (CSRD) est sur le point d’entrer en vigueur, il est évident que les questions sociales et de gouvernance vont émerger afin de compléter le reporting environnemental.
La nouvelle taxonomie sociale en cours de préparation couvrira les questions ESG globales, ce qui transformera les normes actuelles et engagera davantage les entreprises européennes dans leurs reportings extra-financiers.
Anticipant la nouvelle directive, Humpact a collecté un premier ensemble de données sociales sur 500 entreprises européennes cotées en bourse. Humpact évalue leurs politiques sociales pour aider les investisseurs à passer d’une approche environnementale dominante à une évaluation plus large de la durabilité de leurs activités et de leurs politiques incluant des questions sociales telles que la création d’emplois, l’attention portée aux jeunes, aux seniors ou aux personnes en situation de handicap, l’égalité femmes hommes, la santé et la sécurité, l’éducation, la diversité et bien d’autres données.
La base de données sociales européennes d’Humpact est un premier pas vers une meilleure compréhension de la contribution des entreprises à une transition juste en Europe. Au cours des prochains mois, nous nous engageons à augmenter la couverture et à recueillir davantage de données quantitatives et qualitatives pour soutenir les gestionnaires d’actifs désireux d’intégrer la nouvelle taxonomie dans leurs processus d’investissement.
Les problématiques sociales européennes
214 millions de personnes font partie de la population active européenne dont 15 millions au chômage. Le taux moyen de personnes sans emploi en Europe est largement supérieur à celui des pays de l’OCDE. L’instabilité est d’autant plus importante que 35,6% des sans emplois sont des chômeurs de longue durée contre seulement 18,4% pour les pays de l’OCDE. Ce taux élevé des actifs sans emplois fragilise les 21,1% de la population européenne – 92,4 millions de personnes -qui vivent sous le seuil de pauvreté (chiffres de 2019).
Le chômage reste une question épineuse, notamment pour les publics les plus exposés au chômage à savoir les jeunes, les seniors et les personnes en situation de handicap.
Le taux d’emploi des 55-64 ans à 60,7% est trop faible alors que l’âge de départ en retraite ne cesse d’augmenter et celui des 15-24 ans à 33,8% reste très en-deçà de celui de la population totale qui représente 68,7%.
Le problème est encore plus aigü pour les personnes handicapées : près de la moitié d’entre elles ne travaillent pas et leur taux de chômage est 2,4 fois plus élevé que celui de la population totale.
Avoir un emploi est nécessaire mais pas suffisant. En effet, avoir un travail décent, stable, est une condition sine qua non pour louer ou acheter un logement, obtenir un prêt, envisager l’avenir sereinement … bref, pour vivre et non pour survivre.
Le pouvoir d’achat est fortement inégalitaire entre les pays européens. Le revenu moyen en parité pouvoir d’achat est 2 fois plus élevé au Luxembourg qu’en Grèce. En 2018, 15,22% des travailleurs européens ont un faible salaire (332€ brut en Bulgarie mensuel ou encore 515€ brut par mois en Lettonie).
Malgré un niveau d’éducation plus élevé, les femmes sont moins représentées dans les fonctions managériales. Si 35 % des femmes ont un diplôme de l’enseignement supérieur (contre 30 % des hommes) seules 34% des femmes sont cadres alors qu’elles représentent 46% de la population active.
Un autre problème concerne les salaires. Pour les salariés à temps pleins, les écarts de salaires femmes hommes sont de 11,2% en Europe, et ce phénomène est encore plus marqué pour les managers.
Disponibilité des données sociales récoltées
Humpact a récolté les données de près de 500 sociétés européennes. 460 faisant partie de l’Eurostoxx600 et 50 sociétés supplémentaires prisées par les gestionnaires de fonds européens.
Avec un taux moyen de publication de 69% des données sociales en 2020 (19 indicateurs sociaux suivis), les entreprises espagnoles apparaissent comme les plus avancées, suivies de près par la France (64%) et l’Italie (62%). Les moins transparentes sont les entreprises soumises aux réglementations britannique ou irlandaise, avec des taux de publication respectifs de 38% et 33%.
Néanmoins, chaque pays a ses propres spécificités et, selon les réglementations en vigueur, des mesures sociales différentes.
Par exemple, la France, qui impose à ses entreprises une obligation légale d’employer des personnes en situation de handicap, voit 61% de ses sociétés cotées publier leur taux d’emploi de personnes en situation de handicap, contre seulement 26% pour la moyenne européenne.
Les entreprises allemandes, qui ont une véritable culture de l’apprentissage, ont un niveau de publication du nombre d’apprentis de 53% contre seulement 23% pour le reste des entreprises européennes.
Retrouvez l’ensemble des informations sur la disponibilité des données dans notre article dédié.
Après des études à l’ENS Paris Saclay, il fait ses débuts chez Humpact pour développer la démarche de Scoring et d’audits de fonds.