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L’emploi des personnes en situation de handicap en progrès en France

Le 16 novembre 2020 marque le début de la 24eme Semaine européenne de l’Emploi des Personnes en situation de Handicap. Cette semaine s’inscrit dans la continuité de la première institutionnalisation du défi du handicap à l’échelle européenne à la fin des années 90. A en croire le bilan 2020 de l’AGEFIPH, un de ses organisateurs, les chiffres autour du handicap et l’emploi sont encourageants.

+ 0 %
de personnes handicapées ont été maintenues dans l'emploi en 2019

Par ailleurs, le nombre de chômeurs atteints de handicap, qui représente alors 8.6% des demandeurs d’emplois, a baissé de 4%. Mieux encore, tous publics confondus, l’Acoss a enregistré en 2019 une progression des embauches en CDI de 2,2 %.

Difficile de ne pas se féliciter quand on sait que les personnes en situation de handicap cumulent en réalité au moins deux handicaps : elles sont en général des travailleurs âgés de plus de 50 ans.

L'emploi des PSH progresse​

Ces progrès trouvent une partie de leur explication dans la précocité de la France sur la question du handicap par rapport à ses homologues européens. La première loi en France en faveur des travailleurs handicapés remonte à 1920 et avait [1] vocation à encourager l’emploi, sans moyen coercitif, des anciens combattants handicapés.

La loi de 1987 crée ensuite une obligation d’emploi contraignante. Les entreprises de plus de 20 employés doivent compter dans leurs effectifs :

  • au moins 6% de travailleurs handicapés
  • dont 50% qui peuvent être des personnes travaillant dans des ESAT ou EA[2]

En 2018, le taux d’emploi direct des entreprises atteint les 4,8% et on observe une convergence historique vers les 6% [3] : la loi est globalement de plus en plus respectée par les entreprises.

Pourquoi l'écart du droit au travail perdure

Néanmoins, l’écart du droit au travail n’est toujours pas résorbé. En cause, les contours flous et changeants au fil des années de la reconnaissance juridique de qualité de travailleur handicapée.

La définition actuelle retenue ne couvre pas uniquement les handicaps « moteurs », qui touchent 3% de la population active, elle inclut également les handicaps « invisibles » qui représentent 80% des handicaps [4].

Handicap moteur 3%
Handicap invisible 80%

France Stratégie estime que 14% de la population en âge de travailler souffre d’un handicap qui pourrait être reconnu comme tel : dès lors une obligation d’emploi à 6% ne peut mécaniquement pas résoudre l’écart d’accès à l’emploi des PSH « >[5].

Par ailleurs le nombre de travailleurs étant potentiellement handicapés et effectivement reconnus comme tel – à peu près 50% des premiers – n’a cessé d’augmenter du fait du changement de définition. En effet, 6,8% des travailleurs sont reconnus comme travailleurs handicapés en 2018 contre 4,5% en 2007 [6].

Mais c’est surtout que si la France est en avance sur la théorie, la pratique en entreprise a du mal à suivre :

"On a encore en France tendance à considérer le handicap comme un problème médical et non comme un problème social. Et les conséquences sont lourdes : les postes peinent à être adaptés en entreprise, car les entreprises n’y pensent généralement tout simplement pas, ou du moins trop tard."

Handicap et discrimination, une fatalité ?

Certainement pas. Humpact identifie les bonnes pratiques de ses champions de l’emploi pour l’inclusion des PSH.

A commencer par l’adaptation des postes en amont du recrutement orchestré par Capgemini après l’audit de tous les postes [7], écartant de facto toute discrimination liée au handicap dès l’entretien.

Hermès a quant à elle dépassé le seuil des 6% avec un taux d’emploi direct de 7.42% de travailleurs handicapés fin 2019.

Notons que si une entreprise peine à recruter directement des TH, elle peut sans conteste en recruter indirectement, à l’instar des 28% des entreprises du référentiel Humpact qui initient des politiques d’achats inclusifs !

C’est encore le cas d’Hermès, dont le montant des achats à des établissements adaptés et à des établissements d’aide par le travail (EA/ESAT) a pratiquement doublé en 2018 pour atteindre 1,7 million d’euros fin 2019 [8].

Références

(1) Source loi TH
(2) Etude France stratégie page 1
(3) https://www.talenteo.fr/handicaps-invisibles-578
(4) France Stratégie page 5
(5) https://www.faire-face.fr/2019/08/28/3-millions-personnes-reconnues-handicapees/
(6) Ibid page 12
(7) Koena
(8) Rapport annuel 2019 de Capgemini
(9)https://www.hermes.com/fr/fr/story/274836-inclusion-chez-hermes/

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