Emploi France : Les 10 sujets qui fâchent
Le coût de l’heure travaillée en France atteint 37,3 euros. Celui-ci s’élève à 35,9 euros en Allemagne, 27,3 au Royaume Uni et … 6 euros en Bulgarie, 7,3 en Roumanie, 10,4 en Pologne, 13,7 au Portugal, 21,4 en Espagne. C’est au Danemark que le coût de l’heure travaillée est le plus élevé : 46 euros.
La France est avec la Belgique le pays où l’on travaille le moins d’heures chaque année
Un salarié Français travaille en moyenne 1 579 heures par an, c’est 18 heures de plus qu’un Belge mais 99 heures de moins qu’un Allemand et … 346 heures de moins qu’un Anglais (près de 18%).
La durée du temps de travail reste un facteur important de compétitivité en défaveur de la France : un salarié Français travaille en moyenne 163 heures de moins que le salarié de l’Europe à 28 soit un écart de 9%.
La France est l’un des pays européens où les charges patronales pèsent le plus sur le coût du travail
Les charges patronales sont le reflet du modèle de protection sociale mis en place dans les différents pays européens. En France, elles représentent 31,4% du coût du travail contre 21,2% en Allemagne et 16,5% au Royaume-Uni. La principale explication de ces écarts tient à la nature du financement de la retraite et ses conditions : les systèmes de répartition en Allemagne et au Royaume-Uni sont moins généreux, complétés par de l’épargne individuelle et des fonds de pension, et accessibles plus tard qu’en France – départ en retraite 2 à 3 ans plus tard.
Conséquence : la France consacre 13,6% de son PIB au financement des retraites contre 10,2% pour l’Allemagne.
Le financement de la couverture sociale en France pèse sur la compétitivité de la France mais aussi le pouvoir d’achat de la population active
Ce coût impacte la compétitivité de la France dans un marché européen ouvert favorable aux multinationales qui peuvent délocaliser et profiter des coûts plus faibles des pays les moins riches pour améliorer leurs marges et leur rentabilité. La conséquence est la réduction de l’offre d’emplois en France que financent les entreprises plus nationales et implantées sur le territoire français et les Français eux-mêmes qui doivent compenser la baisse de recettes (moins d’emplois et donc de cotisations) et la hausse de prestations (chômage) dans un système très redistributif.
Ultimement, ce sont bien les citoyens français qui paient la note, et de manière très concrète : un salarié français reçoit environ 20 euros de salaire net par heure travaillée alors que le voisin allemand reçoit 22,8 euros et qu’il travaille plus d’heures chaque année. L’écart sur le revenu net annuel est d’environ 21%.
Produire plus en France pour réduire le coût du travail et améliorer le pouvoir d’achat des Français
Dès lors que la France fait partie de l’Europe et peut bénéficier d’un immense marché, elle ne peut se soustraire à la concurrence internationale et doit parvenir à réduire le coût du travail dans le pays tout en améliorant le pouvoir d’achat de ses habitants.
Nos voisins allemands nous montrent la voie : ils travaillent un peu plus d’heures par an (+6% ou 2 heures par semaine), un plus grand nombre d’années (2 ou 3 ans soit +4%) et ont une retraite de base moins élevée de 20%. En contrepartie, le revenu annuel moyen est 21% supérieur.
La condition sine qua non est la création massive d’emplois pour permettre à plus de Français de rester dans l’emploi plus longtemps et ainsi réduire le coût de la couverture sociale (moins de prestations chômage, de pauvreté, baisse du coût de la retraite) pour améliorer le pouvoir d’achat des ménages. C’est le rôle des entreprises, leur responsabilité sociétale, de participer à cet effort national.
Article rédigé par André Coisne, fondateur.
Après une carrière de 20 ans dans la banque en ligne et rythmée par la création de projets entrepreneuriaux comme Orange Bank et BforBank, André décide en 2019 de mettre à profit son expérience financière au service d’une cause noble.
Convaincu que les grandes entreprises associées à l’univers de l’actionnariat ont les leviers d’action les plus efficaces, c’est l’emploi national qu’il défend avec le lancement d’Humpact.